Quelque chose de l'ordre de la décomposition flotte autour de l'Olympique de Marseille, qui accueille à 19 heures Valenciennes en match en retard de la 21e journée. Sans que l'on connaisse encore avec précision les vers qui rongent le fruit, un parfum entêtant s'installe.
En quelques mois, l’OM, second du dernier championnat, a perdu la totalité de ses matchs de Ligue des champions, viré son entraîneur, mis à sa place un directeur sportif, José Anigo, qui après neuf matchs (pour seulement trois victoires) semble aussi perdu que s’il avait passé trois saisons tendues sur le banc. Anigo espérait que l’OM serait un dérivatif. Son fils a été abattu dans un règlement de compte en septembre, et un imbécile (ou des voyous) a tagué vendredi le mur du centre d’entraînement en demandant pourquoi José n’est pas mort à la place de son garçon.
Miroir. Là-dessus, l'un des clubs de supporteurs a cru bon lancer un appel à «humilier» les joueurs dans leur vie de tous les jours, «à la boulangerie, aux feux rouges»… On s'arrête où, les gars ? Il y a toujours à Marseille quelque chose de plus frontal qu'ailleurs, de peu plus cru et parfois de plus brutal. Un rapport au club qui déborde largement le cadre du sport, pour devenir un miroir de l'état de la ville, ses attentes, ses impatiences, ses passions et ses ambitions. Forcément, quand le club sent un peu le pourri, que tout part en lambeaux, Marseille a matière (putrescible) à s