Allergique aux honneurs officiels, la championne de tennis chinoise Li Na fait beaucoup parler d'elle cette semaine pour son «manque de patriotisme». Débarquant dans sa province natale du Hubei trois jours après avoir remporté l'Open d'Australie, elle découvre à sa descente d'avion une délégation d'officiels guindés qui, sans lui avoir demandé son avis, lui offrent en fanfare un chèque de 800 000 yuans (environ 100 000 euros).
La sportive, qui refuse obstinément, à chacune de ses victoires, de «remercier la Chine et le parti communiste» comme c'est l'usage pour les sportifs en République populaire, s'est-elle sentie prise au piège?
Li Na, qui estime ne rien devoir aux autorités, et encore moins au secrétaire du parti du Hubei, Li Hongzhong qui lui tend le chèque, accepte en tout cas de très mauvais gré cette récompense. Sa contrariété, qui se lit sur son visage renfrogné des photos de la cérémonie, fait immédiatement le tour des microblogs du pays. Certains internautes qui ne la connaissent pas s'étonnent de sa mine maussade, qui contraste avec l'euphorie avec laquelle elle a accueilli sa victoire en Australie samedi dernier. D'autres se demandent pourquoi le parti a décidé de lui donner «de l'argent des contribuables». Un sentiment vraisemblablement partagé par Li Na qui, pour marquer sa désapprobation, avait fait don, en 2011 de la prime de 60 000 euros que lui avaient décernée les autorités de sa province après