Avant 2010, Martin Fourcade n'était jamais monté sur un podium international. A Vancouver, il se révèle et décroche une médaille d'argent. Quatre ans plus tard, aux JO de Sotchi, il est l'homme à battre. Le quintuple champion du monde de biathlon, curieuse discipline qui associe ski de fond et tir à la carabine, porte les espoirs français de médaille. La pression ne perturbe pas le jeune Pyrénéen. Il n'est pas du genre «prise de tête», assure-t-il. Il n'a jamais ressenti le besoin d'un préparateur mental et lit, sans soucis, tout ce qui paraît sur lui. Passionné de communication, il est convaincu que même dans un article négatif il trouvera quelque chose à glaner. A l'inverse de la plupart des athlètes qui refusent de dévoiler leurs ambitions, lui annonce qu'il va à Sotchi pour être champion olympique. Aucune arrogance dans les mots du brun et grand jeune homme : à 25 ans, il est le leader mondial et ce serait mentir que prétendre ne pas guigner la plus belle des médailles.
A Anterselva, la vallée des Dolomites dédiée au biathlon où on le rencontre, Fourcade est en stage, seul avec son kiné et son entraîneur de tir. Il a préféré faire l'impasse sur la Coupe du monde en Allemagne pour une semaine d'entraînement solitaire. «Avec l'équipe de France, on passe plus de 200 jours par an ensemble. Je dors plus souvent avec mon compagnon de chambrée qu'avec ma copine ! Avoir la possibilité de s'entraîner seul, d'être dans l'introspection, ça fait du bien.» Depuis la