Avant même d’avoir débuté, les JO de Sotchi avaient déjà remporté une médaille : celle de la démesure. Et en événement sportif comme en tout, démesure égale saccage de l’environnement. Avec Sotchi, les Russes usent d’un même oxymore sportif, puisqu’ils invitent le monde entier à une compétition de sports d’hiver en bord de mer.
La ville très prisée de Staline est considérée comme la riviera du Caucase. Qu'à cela ne tienne, les compétitions de glisse se déroulent dans le parc olympique à 70 km de là, à Krasnaïa Poliana, station située dans une vallée, à 600 mètres d'altitude. Pour rejoindre le parc olympique, la société publique Olympstroï a construit une autoroute à travers les sublimes forêts du Caucase, dont certaines parties sont classées au patrimoine mondial de l'Unesco. Détruire l'environnement est un acte définitif, sauf en Russie apparemment puisqu'Olympstroï se targue d'avoir plus que compensé les dégâts : «Plus de 55 000 plants d'espèces rares et menacées ont été replantés dans le parc national de Sotchi en 2012. La compensation s'élève à trois pour un.» Problème : les conditions originelles ont été définitivement détruites. «Il est impossible de reproduire un écosystème», indique Mikhail Kreindlin, expert en zones protégées de Greenpeace.
«Décharges en plein air»
Pour Seuren Gazaryan, zoologiste membre du groupe de surveillance environnementale du Caucase Nord, «le pire, ce sont les dommages et la perte de biodiversité de la région». L'activiste militant, actuelle