Une polémique sur les Jeux olympiques, mais quelle polémique ? Les critiques ont fait long feu, comme les appels au boycott. Difficile d'en faire le reproche aux sportifs : quand on s'entraîne quatre ans pour un événement phare, avec les sacrifices que cela implique, le boycotter pour raison politique est l'idée la plus proche qu'on se fait du suicide. Ils sont donc restés sourds aux appels de l'acteur britannique gay Stephen Fry qui, pour protester contre les atteintes aux droits humains et la promulgation en juin de la loi russe interdisant la «propagande» homosexuelle devant mineurs, argumentait : «A aucun prix Poutine ne peut être vu comme recevant l'approbation du monde civilisé.»
Le boycott n'était pas forcément une bonne idée aux yeux des militants LGBT (lesbiennes, gays, bi, trans) russes. «Un boycott n'est ni efficace ni constructif, nous expliquait jeudi par téléphone la militante Anastasia Smirmova (Russian LGBT Network), basée à Saint-Pétersbourg. C'est une stratégie qui isole un pays encore plus. Alors que les critiques internationales, ces derniers mois, ont forcé les autorités à se justifier.» Comment ? «Jusque-là, les mots "discrimination" et "gay" n'existaient pas dans le vocabulaire des responsables politiques. Là, ils ont été obligés de dire que la discrimination n'existe pas. Certes, cela ne reflète pas la réalité mais c'est un petit pas en avant.»
Cette pression a, selon la militante, conduit au report d'un projet de