Un fatras de meubles et quelques papiers noircis de ses idées noires. En ce 14 février 2004, la dernière demeure de Marco Pantani, une modeste chambre d’hôtel à Rimini, sur la côte Adriatique, est une scène de crime. Le vainqueur du Tour de France 1998 a brisé jusqu’aux miroirs pour ne plus affronter ses traits ravagés. Reclus dans la cocaïne, il en est mort. Son déclin est né en 1999 après une exclusion du Tour d’Italie pour un hématocrite trop élevé - signe d’un possible usage d’EPO. Pantani, figure révérée du sport italien, a nourri de belles oraisons funèbres ou quelques théories du complot. Et un sentiment de honte dans le peloton, qui s’est juré de ne plus abandonner un des siens.
Dix ans après cette disparition, pourtant, la détresse persiste chez les coureurs déchus. En octobre, Mauro Santambrogio a annoncé sur Twitter qu'il allait se suicider. Devant le flot de réactions, cet Italien convaincu de dopage à l'EPO s'est ravisé. Internet n'est pas toujours d'un heureux secours : Jonathan Breyne, testé positif au clenbutérol (il clame la contamination alimentaire en Chine), s'est senti «cassé par des commentaires épouvantables» sur Internet, en pied des articles. En décembre, le jeune Belge se bourre de médicaments, «d'un coup, pour tout arrêter». Transporté à l'hôpital, il survit.
«Étable». Les deux coureurs décrivent le choc. «En un instant, je suis passé des étoiles à l'étable, dit Santambrogio. J'ai t