Avant la compétition individuelle de saut à ski sur le grand tremplin samedi soir, Nicolas Jean-Prost, ancien sauteur de l’équipe de France, explique comment le sport a vu ses règles évoluer.
Le saut à ski a fait l’objet de modifications en tous genres : contrôle de poids, taille des skis, combinaisons… Quel en est le but ?
Avant tout, c'est pour la sécurité des sauteurs. Il fallait contrôler leur poids. Certains étaient anorexiques. L'exemple de l'Allemand Sven Hannawald, seul détenteur du Grand Chelem à la Tournée des quatre tremplins, est flagrant. Avec son 1,84 m pour 56 kg, son entraîneur l'expédiait à l'hôpital avant les compétitions pour le retaper. La Fédération internationale de ski (FIS) a donc imposé un poids minimum par rapport à la taille. Le BMI [Body Mass Index, ou indice de masse corporelle, IMC, ndlr] détermine maintenant la longueur des skis. Par exemple, à 1,75 m pour 60 kg, on saute avec des skis de 2,55 m. Si le sauteur est plus léger, il devra utiliser des skis plus courts.
Puis le BMI a été modifié…
La limite était encore trop basse. Comme les gars devenaient plus performants, la FIS a légèrement modifié le BMI. Maintenant, les sauteurs sont un peu plus lourds.
En fait, cela coûte moins cher de changer le règlement que de modifier le profil d’un tremplin. Ils ont déterminé l’emplacement des fixations, puis diminué la taille des skis. Dans les années 90, la règle, c’était 80 cm au-dessus de la taille. Mais les petits étaient avantagés car la règle n’était pas proportionnelle. Maintenant, en position de vol, les skis arrivent tout juste au niveau des épaules. Ils doivent mesurer 167% de la taille.
Mais cert