On peut toujours trouver la patineuse canadienne Tessa Virtue aussi sexy sur la glace qu'un réverbère pourri, ou juger quelque peu grossier et peu abouti le jeu de masque de la jeune Russe Elena Ilinykh, 19 ans, qui a cependant le mérite d'effacer du tableau son partenaire Nikita Katsalapov. On peut, mais ça ne changera rien : hier, derrière les intouchables Américains Meryl Davis et Charlie White, Virtue a pris la médaille d'argent de danse sur glace avec Scott Moir, Ilinykh-Katsalapov (qui patinaient devant leur public et sur le Lac des cygnes, ceinture et bretelles) sont repartis avec le bronze. Et le couple français Nathalie Péchalat-Fabian Bourzat a terminé quatrième.
Il n'y a pas grand-chose à dire. «Ilinykh est dans les canons de ce qu'on attend en danse sur glace à ce niveau, c'est-à-dire provocante, aguicheuse, explique l'ex-entraîneur national Philippe Pélissier. Entre eux, les entraîneurs de danse sur glace ont coutume de dire : "On veut des chiennes" [des patineuses qui vont chercher l'adhésion des juges, ndlr]. Si on accepte cette allégorie, Ilinykh est une sorte de lévrier afghan.»
Nouveaux venus sur le circuit international, Ilinykh et Katsalapov ont chassé le couple français (une médaille de bronze mondiale en 2012, deux titres européens en 2011 et 2012) du podium au pire moment. Il aura suffi d'un patinage propre et du Lac des Cygnes. Depuis quelques semaines, tout le monde savait que la martingale était chez eux plutôt que