Cette saison, malgré des résultats en dents de scie, c’est plutôt une année «sourire». A l’opposé de l’hiver dernier, placé sous le signe des sourcils froncés et de la tronche permanente, malgré un titre de meilleure skieuse obtenu après avoir explosé le total de points (2 414 !) sur l’ensemble des épreuves de la Coupe du monde. En fait, l’humeur de Tina Maze est imprévisible. Il est probable que la Slovène ne sait pas elle-même au réveil quel état d’esprit l’animera en cours de journée.
A l’approche d’une course, rongée par la rage de vaincre et la haine de perdre, Maze clôt un peu plus la coquille dans laquelle elle a pris l’habitude de s’enfermer en période de compétition. Ses adversaires ne se formalisent plus de son caractère lunatique. Elles savent que le lendemain, Maze sera la plus charmante des camarades. Quand elle entre dans la peau de «mademoiselle Hyde», on ne remarque plus chez elle l’harmonie de ses traits et l’éclat de ses yeux clairs : on ne perçoit que la colère qui sourd de chacun de ses pores.
Maze reconnaît qu'elle a un terrible caractère, qu'il n'est pas facile de travailler avec elle et qu'elle est parfois - souvent - insupportable. Mais elle est «fabriquée» comme ça et c'est dans cet état d'esprit qu'elle gagne.
Phénomène. Née en 1983 au pied des montagnes de la Carinthie, à 65 kilomètres au nord de Ljubljana, la capitale de la Slovénie, Tina Maze s'est retrouvée sur des skis dès l'âge de 2 ans : c'était la