Fracassez-vous le genou et vous deviendrez champion olympique : c'est la leçon donnée hier par Pierre Vaultier, 26 ans, médaille d'or en snowboardcross, deux mois après une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit, le 21 décembre. «On est les deux handicapés de la course !» rigolait l'autre Français, Paul-Henri de Le Rue, 4^e, alors qu'il était dans le coma il y a un mois, après une chute sur la tête en Andorre le 12 janvier - on avait même conseillé à son frère de lui faire ses adieux.

Banane. «Quatrième, la place du con, mais du bon con», affirmait «Polo» de Le Rue, 29 ans. Mal remis du coma, le natif de Lannemezan, pays d'hommes rudes, a subi «des migraines terribles» jusqu'à dimanche. De Le Rue, en bronze en 2006, n'avait «ni le physique, ni la technique, pas d'abdos, pas de cannes», mais a fini au pied du podium, avec la banane.

Dans cette discipline ultra-spectaculaire, les riders partent sur la même ligne, puis attaquent dans un peloton mouvant 750 m de descente jalonnée de bosses. Il s’agit autant de maîtriser sa trajectoire que d’éviter celle des autres. Cela nécessite du talent, du pif et du bol pour ne pas se faire faucher par un concurrent parti en vrille chatouiller les étoiles. Trois favoris ont été éliminés dès les huitièmes, et ça a fait les affaires de Vaultier, qui a gagné ses quatre manches, avec une attelle au genou.

«Je n'ai pas de ligament croisé, a-t-i