Le Norvégien Ole Einar Bjoerndalen, désormais seul athlète le plus médaillé de l’histoire des Jeux olympiques d’hiver, a entretenu ses rêves de grandeur comme son patrimoine physique, précurseur dans sa préparation pour encore et toujours défier le temps à 40 ans passés. C’est l’histoire d’un athlète qui a fait entrer son sport dans une autre époque. Comme Merckx en cyclisme, Bjoerndalen est «Le Cannibale», celui qui dévore tous les trophées qui se présentent sous ses spatules.
Aux côtés de ses 93 succès accumulés en Coupe du monde depuis son premier en 1995-1996, de ses 19 titres mondiaux et de ses six grands globes de cristal, le Norvégien vient donc d'ajouter mercredi une 13e médaille olympique (8 or, 4 argent 1 bronze) grâce au relais mixte, qui ne pouvait décemment pas faire son apparition aux Jeux sans lui revenir. Après avoir magistralement décroché l'or sur le sprint, loupé d'une seconde le podium sur la poursuite, raté totalement le 20 km et beaucoup trop de cibles en mass start, Bjoerndalen a donc retrouvé le moyen d'arrêter le temps.
Le voici désormais seul au sommet des légendes, avec une médaille de plus que son compatriote Björn Daehlie, le plus grand fondeur de tous les temps avec ses douze médailles, dont huit en or, entre 1992 et 1998, qu'il avait rejoint dès le premier jour des Jeux. Après le sprint, Daehlie ne s'était d'ailleurs pas trompé: «Il va pulvériser mon record. Les autres ne pensaient pas que le "vieux" de 40 ans était capable de cela