Il faut se méfier de ce que les images de la télévision peuvent transmettre du caractère d’un sportif. Il y a ces petits gestes d’humeur dans les aires d’arrivée, les déclarations optimistes sur les performances à venir, ou quelques péchés d’orgueil qui ruinent une course presque gagnée. Facile d’y voir aussitôt une pointe d’arrogance. Autant de miroirs déformants qui vous font craindre au pire la mauvaise rencontre, au mieux un face-à-face difficile.
La surprise n’en n’est que meilleure lorsquec’est un garçon charmant, disponible et souriant, qui à chaque fois, se prête à l’exercice de l’interview, sans jamais regarder compulsivement sa montre pour signifier que l’exercice l’emmerde royalement. A bientôt 23 ans, c’est la marque d’un certain professionnalisme. Et d’une maturité au diapason. Il y a encore quelques mois une course ratée mettait Alexis Pinturault, skieur français parmi les plus prometteurs, dans un terrible état de nerfs. Désormais, le récent médaillé de bronze au slalom géant des Jeux olympiques de Sotchi parvient à mieux composer avec cette haine de la défaite qui caractérise les vrais champions.
Il reconnaît toutefois que la frustration rôde toujours. La colère aussi. Et que ça met toujours plus ou moins de temps à s'évacuer. Une «descente» de sentiments qu'il préfère ne pas trop faire partager. Et surtout pas avec son père à qui il doit pourtant cet esprit de compétition exacerbé. «Dans ces cas-là, on évite de s'appeler ou de s'envoyer des SMS. S