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Les Brésiliens prédisent une Coupe sombre

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Les manifestations contre le Mondial de football se multiplient.
Manifestation anti-Coupe du Monde à São Paulo, au Brésil, le 25 janvier. (Photo Miguel Schincariol. AFP)
par Sébastien Lapaque
publié le 19 mars 2014 à 18h36

Le 13 mars, 1 500 personnes ont manifesté à São Paulo contre l'organisation au Brésil d'une Coupe du monde jugée dispendieuse par une élite économique circonspecte et par une classe moyenne mécontente du délabrement des services publics. «J'y étais, m'a expliqué mon ami Tiago, le lendemain. Le gouvernement a beau faire comme si tout se passait bien, je ne crois pas qu'il parviendra à contenir la colère populaire pendant la Coupe. La population brésilienne ne comprend pas qu'on ait construit des stades flambant neufs dans douze villes du pays, alors que la Fifa n'en réclamait que huit. Et puis, ces stades ont coûté deux ou trois fois le prix annoncé. Il était clair, pour ceux qui manifestaient, que les politiciens et les grandes sociétés de construction se sont rempli les poches de façon ignoble.»

Au moment de la dispersion de la manifestation de São Paulo, une agence de la Banco do Brasil a été attaquée et cinq manifestants arrêtés. Il y a deux mois, c’est une franchise McDonald’s et des boutiques de téléphones portables de la rue Barão de Itapetininga (Etat de São Paulo) qui avaient été saccagées.

Après les rassemblements des 25 janvier et 22 février, c'était la troisième manifestation organisée en 2014 par le mouvement Não Vai Ter Copa, «la Coupe n'aura pas lieu», dans la capitale financière du pays. Il y en a eu d'autres, notamment à Rio, Recife et Goiana ; et il y en aura d'autres, ne serait-ce que le 31 mars, 50e anniversaire du coup d'Etat mi