Abien y regarder, un joueur de foot passe le plus clair de sa carrière à s’affranchir des gens, des choses ou des situations : il lui faut quitter sa famille, gérer le poids des premiers salaires conséquents, composer avec le regard des autres - et peut-être même les oublier, dans l’idéal. En plus d’une carrière fulgurante qui l’aura porté du centre de formation du club de Montpellier jusqu’au capitanat à 23 ans (son âge actuel), le milieu héraultais Benjamin Stambouli a pour lui deux choses : avoir dû décoller l’étiquette «fils de», car son père, Henri Stambouli, a été joueur professionnel au poste de gardien de but ; sans même parler d’un oncle (Laurent Banide) entraîneur à Monaco et un grand-père (Gérard Banide) qui a aussi coaché pendant trente ans nombre de grands clubs - Monaco, Marseille, etc.
Seconde chose : Stambouli évolue dans un club totalement incarné par son charismatique président, Louis Nicollin, et dont le vestiaire, pour avoir vu passer beaucoup de très forts caractères ces dernières saisons (Cyril Jeunechamp, Laurent Pionnier, Romain Pitau, Younès Belhanda…), met forcément à l’épreuve celui qui doit y construire le début d’une carrière. On remarquera que, à quelques particularismes près liés aux aspects exacerbés du métier de footballeur (carrière courte, omniprésence des médias, dépense physique), ce que raconte Stambouli vaut pour bien des secteurs d’activité.
Vous rappelez-vous d’un conseil que vous avait donné votre père quand vous débutiez le foot ?
Il ne voulait pas que je sois gardien. Le foot, pourquoi pas, mais gardien, non. Il avait été la