On s'est pointé au stade Auguste-Delaune de Reims, samedi, pour voir le FC Lorient y arracher un nul (1-1) et suivre des yeux un train s'éloignant dans le lointain, derrière les collines environnant l'enceinte : le dernier match de Christian Gourcuff, coach du club morbihanais qu'il a pris voilà trente-deux ans en division d'honneur (6e échelon), du temps où il était aussi professeur de mathématiques au lycée Dupuy-de-Lôme de Lorient, avant la fin de l'ultimatum lancé par son président concernant une éventuelle prolongation du contrat de l'entraîneur.
Ça paraît technique comme ça, mais c’est la fin d’un monde. Le président, Loïc Féry, n’a aucune envie que Gourcuff ne signe avant aujourd’hui lundi (date limite) le contrat de deux ans qu’il lui a mis sous le nez : les deux hommes ne se parlent plus depuis des mois. Et Gourcuff n’a aucune envie de le signer.
Après le match de samedi, la question a été posée au coach. Il a souri : «Je n'ai aucune intention de m'exprimer là-dessus», et on l'a senti chafouin. Au vrai, c'est mariole et compagnie, une sorte de mexican stand up - tout le monde se tient en joue et personne ne tire. En ne s'exprimant pas, Gourcuff oblige de fait le club à poser la question à son conseil, l'avocat parisien Didier Poulmaire.
Quant à Loïc Féry, la prolongation de contrat a le mérite de l'exonérer du versement au coach de six mois de salaire prévu dans la convention collective quand un entraîneur va au bout de son contrat sans pro