Le ciel est bien gris à Concarneau, pour le départ de la 12e Transat AG2R- la Mondiale, hier matin. En contrebas du quai, le ponton où sont amarrés les quinze monocoques est noir de monde. Mais au lieu des visages souvent crispés les jours de départ de traversée, ce sont des sourires qui s'affichent. Sans doute le fait de savoir que la destination est Saint-Barthélemy, 3 890 milles nautiques plus à l'ouest, rend l'ambiance plus décontractée.
Les Figaro semblent minuscules. Deux marins à bord d'un bateau de 10 mètres pendant trois semaines pour traverser l'Atlantique, c'est un peu exigu. Dernières embrassades, clins d'œil complices, poignées de main chaleureuses. Kito de Pavant, engagé avec Gwenael Gbick sur Made in Midi, demande un autographe à Jean Le Cam (Interface Concept), son voisin de ponton. Les deux anciens vainqueurs échangent quelques mots et rient de bon cœur.
Quelques minutes auparavant, les trente skippeurs étaient rassemblés sous le grand chapiteau pour un dernier briefing météo. Michel Desjoyeaux, Roland Jourdain, Jean Le Cam, Gildas Morvan… le plateau de cette édition est très relevé, avec des anciens vainqueurs d'il y a vingt ans mêlés à de plus jeunes marins déjà expérimentés. «En monotypie, les courses sont toujours très serrées, explique Le Cam, qui, lors de l'édition 1994, l'avait emporté en compagnie de Roland Jourdain avec 64 secondes d'avance sur Bertrand de Broc et Marc Guillemot. C'était déjà professionnel à l