En redescendant les gradins du stade de Gerland jeudi dernier, deux sentiments flottaient, insistants. L'Olympique lyonnais venait de perdre (0-1 sans démériter) contre la Juventus de Turin en quart de finale aller de Ligue Europa - le retour étant pour ce soir (1). Il y avait du fatalisme dans les rangs lyonnais, ainsi résumé par Rémy Garde : «C'est toujours la même histoire avec les grandes équipes italiennes. Tu as l'impression de faire jeu égal mais tu n'arrives pas à marquer et à la fin tu perds.» Il y avait aussi de la nostalgie, partagée par les spectateurs venus regoûter le parfum des grandes soirées européennes. A Lyon, elles semblent déjà si loin.
Longtemps, l’OL s’est vu tout près de gagner la Ligue des champions (une demi-finale en 2010). Puis, en quelques années et quelques lourdes erreurs de management, son président, Jean-Michel Aulas, a dû ravaler morgue et ambitions.
Pépinière. Pour se dégager une marge et construire un nouveau stade, il s'est détourné du seul objectif sportif de court terme, au point de se retrouver étranglé financièrement. Enfin pas lui : son club. A l'arrivée, le stade sera une bonne affaire pour ceux qui ont investi dans la foncière autorisée à acheter les terrains débordant largement l'enceinte.
Mais l’OL manque d’oxygène et d’argent. Il a brisé le cercle vertueux mis en place en vingt ans. Avant, le club cultivait patiemment sa pépinière de jeunes, les rendait profitables à l’équipe avant de