Au départ de la 1ère étape du Marathon des sables, dimanche, au sud de Ouarzazate, dans le Sahara sud-marocain, le «lâcher des coureurs» s'est fait au son de Highway to Hell, le mythique tube d'ACDC. Un classique sur cette course fondée par un guitariste fan de Zappa, passionné de jazz, fou de musique qui aime aussi célébrer la fin de la course avec des orchestres philharmoniques en plein désert ou des musiciens de l'Opéra de Paris. A 57 ans, Patrick Bauer garde dans ses yeux bleus une lueur d'enfance et de fantaisie. Sur l'épreuve, il est sans arrêt en mouvement mais il aime prendre le temps de parler à chaque concurrent, bénévole, chauffeur ou journaliste. Né à Troyes, il y est devenu photographe, d'abord en studio puis, durant cinq ans, à la rédaction du quotidien Libération Champagne. Très vite, il devient aussi organisateur de concerts de rock, de folk song, de jazz. En 1977, il fonde le festival de l'Antichose, invite Bernard Lavilliers qui débute alors, Magma… Mais l'envie d'ailleurs le démange. «L'Afrique m'a toujours fait fantasmer», dit-il.
A 25 ans, il part comme «délégué culturel» des encyclopédies Bordas et sillonne le Togo, le Bénin, le Burkina Faso, le Niger… La vente de ces ouvrages pédagogiques parfaitement inadaptés aux besoins des instituteurs africains le lasse vite. Parti pour deux ans, il rompt son contrat au bout de trois mois, traverse le désert quatre à cinq fois, monte un projet de librairie à Cotonou, puis finit