Quatre joueurs de l’US Oyonnax, des cabossés du rugby, expliquent comment ils se sont relancés dans ce club, plus petit budget du Top 14.
Florian Denos 28 ans, arrière
«On me fait confiance, je n'ai pas envie de décevoir»
Formé à Toulouse, Florian Denos commence sa carrière pro à Auch en Pro D2 puis en Top 14 à Bourgoin. En 2009, il est recruté par le Castres olympique, où il reste jusqu’en juin 2012, «payé à ne rien faire».
«En deux ans et demi à Castres, j’ai dû être titulaire six ou septfois. C’était très difficile à vivre car toutes les relations, les connivences, les complicités entre joueurs se créent sur le terrain. Peu à peu, j’ai perdu confiance en moi. J’ai vécu de gros coups de blues. Je passais des journées entières à m’imaginer ce qu’aurait pu être ma vie, j’avais peur de ne plus avoir de salaire pour faire vivre ma famille. A la fin, je n’avais même plus envie d’aller à l’entraînement. Plus envie de voir du monde. Le sport de haut niveau, c’est "marche ou crève". J’ai envisagé de trouver du boulot et de devenir joueur amateur. Heureusement, ma fille est née, ça m’a aidé à garder la tête hors de l’eau.
«Quand Christophe Urios m’a appelé, ça m’a fait un bien fou : quelqu’un pensait à moi. Dès le premier match à domicile, j’ai marqué mon premier essai depuis un an et demi. Et tout s’est enchaîné. Christophe Urios me fait confiance, je n’ai pas envie de le décevoir. C’est agréable de se sentir reconnu. Quand on est heureux, on a envie de donner. J’ai encore deux ans de contrat à Oyon