Elles s'appellent Naïma, Fatou ou Maha, elles ont à peine 20 ans et portent le voile. Depuis septembre et le début de la saison, elles ont rejoint les rangs du FC Gobelins, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Comme d'autres joueuses en France, elles conjuguent football et religion, «deux pratiques qui vont bien ensemble», disent-elles. Avant de fouler les pelouses du championnat régional, comme le petit frère, le cousin ou l'ami qui les a converties au ballon rond, elles s'étaient essayées au badminton, à l'athlétisme ou au hip-hop. «Ça peut paraître étonnant de voir une joueuse voilée, concède Maha, 18 ans. Mais je ne vois pas où est le mal à pratiquer ma passion. C'est juste une question d'habitude.»
Début mars, elles ont accueilli avec joie l'autorisation du port du foulard en compétition, donnée par l'International Football Association Board (Ifab). Cet organe indépendant, chargé de rédiger ou de modifier les lois du foot, réunit chaque année des représentants de la fédération internationale (Fifa), mais aussi de celle du Royaume-Uni, pionnière en matière de football. Comme la Fifa, Fatou et ses coéquipières estiment que cette règle sera bénéfique à leur sport. «Le foot est traditionnellement réservé aux hommes, alors c'est une bonne chose de l'ouvrir à toutes les femmes», assure Naïma, milieu droit de 19 ans. «Cela montre qu'on peut faire du sport tout en gardant ses convictions», se félicite Maha.
«Une grave erreur»
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