Avant même d’avoir débuté, la saison d’alpinisme est-elle déjà close sur l’Everest ? Côté tibétain, face nord, les expéditions continuent. Mais côté népalais, sur la voie la plus fréquentée pour rejoindre le Toit du monde, elles sont bloquées depuis l’avalanche survenue vendredi. Un terrible effondrement de murs de glace et de neige dans la Khumbu Icefall, la zone la plus dangereuse de l’itinéraire, à 5 800 m d’altitude, a enseveli seize Sherpas. Treize corps ont été retrouvés, trois sont manquants.
Depuis, à 5 300 mètres d’altitude, le camp de base est écartelé entre les 400 alpinistes occidentaux en attente de s’attaquer au sommet et les guides népalais, choqués, en deuil et en grève. Mardi, les sherpas annonçaient renoncer à gravir l’Everest pour la saison, en signe de deuil.
Bras de fer. L'avalanche, la plus meurtrière de l'histoire du plus haut sommet du monde, s'est produite alors que les guides népalais, comme à chaque début de saison, préparaient la voie et installaient cordes fixes et échelles, sans lesquelles aucune expédition commerciale ne tenterait d'atteindre ce sommet à 8 848 mètres. Mais ce qui s'est engagé depuis vendredi est aussi un bras de fer, identitaire et social, avec le gouvernement népalais. Les Sherpas réclament 7 200 euros pour chacune des familles des guides tués et de ceux qui, blessés, ne pourront plus travailler, ainsi que la prise en charge des soins. Pour l'heure, le gouvernement a accepté de créer un fond