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Libération

Bernie Ecclestone, grand manitou de la F1, attendu au tournant par les juges

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par Delphine Nerbollier, (intérim)
publié le 24 avril 2014 à 19h26

En entrant jeudi dans le tribunal de Munich, Bernie Ecclestone, 83 ans, était en terrain connu : le «grand argentier de la Formule 1» y a témoigné en 2012 dans le procès de Gerhard Gribkowsky, ancien membre du directoire de la banque munichoise BayernLB. Hier, il a retrouvé le même juge et le même banquier allemands, dans le cadre de son propre procès.

Celui qui règne en maître depuis des décennies sur la F1 comparaît pour corruption, accusé d’avoir versé 44 millions de dollars (31,8 millions d’euros) de pots-de-vin, en 2007, à ce banquier munichois. Selon l’acte d’accusation, Ecclestone lui aurait graissé la patte afin de convaincre BayernLB de vendre ses parts de la société SLEC - détentrice des droits commerciaux de la F1 - au fond britannique d’investissement CVC Capital. Ecclestone restait ainsi directeur général et gardait le contrôle de l’empire qu’il a créé.

Personne ne nie le paiement des 44 millions de dollars. La question est de savoir pour quoi ils ont été versés. Sur ce point, le face-à-face s’annonce intense entre Ecclestone et Gribkowsky. Le banquier de 56 ans, père de trois enfants, n’a plus rien à perdre. Il a été condamné en 2012 à huit ans et demi de prison pour fraude fiscale, n’ayant pas déclaré cette somme. Depuis, il a collaboré avec la justice pour mettre en cause Ecclestone et bénéficier d’un aménagement de peine. Ecclestone affirme de son côté avoir été victime d’un chantage : Gribkowsky aurait voulu le dénoncer au fisc britannique dans le cadre d’une