«Avant les matchs internationaux, je me droguais ou je faisais la fête avec des amis. Quelques jours plus tard, j'étais au marquage de Lothar Matthäus ou de Ronaldinho !» Ancien capitaine de la Nouvelle-Zélande (72 sélections entre 1990 et 2003), Chris Jackson a joué durant toute sa carrière «la peur au ventre». Aujourd'hui, il est l'un des rares footballeurs qui parle ouvertement de sa dépression, sujet tabou dans le sport de haut niveau.
Troubles. Début avril, la fédération internationale des joueurs professionnels (FIFpro) a publié les résultats effarants d'une étude sur la santé mentale des footballeurs. Parmi les 301 joueurs interrogés (en Australie, Irlande, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Ecosse et Etats-Unis), un quart dit souffrir d'anxiété ou de dépression (39% chez les joueurs retraités), 19% de problèmes liés à l'alcool, 26% de troubles alimentaires. Derrières les cas extrêmes - les suicides du gardien international allemand Robert Enke en 2009, celui du sélectionneur gallois Gary Speed en 2011 - se cacheraient des centaines de joueurs mal dans leur peau.
En France, où personne ne dispose de chiffres sur l'ampleur du phénomène, l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) a relayé un questionnaire auprès des joueurs de L1 et L2. Le syndicat espère que 100 à 150 footballeurs le rempliront. «Nombreux sont les joueurs qui connaissent des petits moments de faiblesse ou côtoient des coéquipiers déprimés