On s'est pointé hier au stade Auguste-Bonal de Sochaux muni d'une hypothèse risquée : attendu que le Paris-SG, en représentation dans le Doubs, pouvait enlever son second titre consécutif en cas de victoire et que Sochaux (18e et premier relégable) joue sa peau en Ligue 1, qu'est-ce qui, de la gloire ou de la peur du vide, secoue le plus profondément la nature intime des joueurs et des équipes de foot ?
Le Paris-SG s'est manqué : nul (1-1) en terre franc-comtoise. Et le coach parisien, Laurent Blanc, a répondu : «Jouer sa peau constituait d'évidence la motivation la plus palpable. Ce n'est pas une surprise.» Ses joueurs sont partis la mine triste. Le titre viendra : dans dix jours devant Rennes, peut-être quatre jours plus tard à Lille, mais il viendra. On s'en fiche : hier, on a passé une magnifique après-midi de football, «une après-midi anglaise», précisera l'entraîneur sochalien, Hervé Renard, en référence à l'intensité, le public s'appropriant le match au fil des minutes.
Renard ajoutera au milieu des éclats de rire : «On est désolés que [tous les journalistes présents à Sochaux pour couvrir un éventuel titre des Parisiens] soient venus pour pas grand-chose. Je tiens à dire que, dimanche prochain, on reçoit Nice. Ça sera sympa aussi !» Mais il n'y aura qu'une dizaine de journalistes contre 70 hier, et 10 000 à 12 000 spectateurs au lieu des 20 000 d'hier.
Duplex. Après le match, en coulisse, on a b