Dans la forêt de Fontainebleau, on les repère aisément : en guise de sac à dos, ils portent un matelas rectangulaire revêtu d’une toile Cordura. Le «crashpad» est l’attribut de la tribu des «bloqueurs», ces grimpeurs singuliers, sans harnais ni cordes, dont les ascensions culminent à quelques mètres d’altitude. Des Spiderman qui dansent avec les gros rochers de grès essaimés sur le sable, entre hêtres et pins.
Longtemps, l’escalade de blocs a été confinée à un entraînement pour se préparer à la montagne, et le chaos de Fontainebleau considéré comme le site des Parisiens en mal de parois. Mais peu à peu, au vu des ascensions spectaculaires que réalisent les «Bleausards» quand ils débarquent à Chamonix - la face nord du Petit Dru en 1935 par Pierre Allain, ou la première de la face nord du Grand Capucin en 1955 par Lucien Bérardini et Robert Paragot -, le bloc s’impose : d’abord comme une école inégalable et, depuis les années 2000, comme une discipline à part entière.
Le week-end dernier, à l’initiative du Club alpin français, quelque 200 jeunes issus de clubs de toutes régions se sont retrouvés à Fontainebleau pour s’initier au bloc, aux côtés des grimpeurs d’élite du team Petzl.
B comme «Bleau»
A 60 kilomètres de Paris, c’est La Mecque, un site naturel exceptionnel qui attire des grimpeurs du monde entier. Figures de «Bleau», Jo et Françoise Montchaussé y ont découvert l’escalade il y a plus de trente ans et en ont fait la colonne vertébrale de l