Dans l’heure qui a suivi la victoire historique contre Chelsea à Stamford Bridge mercredi soir (1-3), des centaines de supporteurs de l’Atletico Madrid se sont rués autour de la fontaine de Neptune pour anticiper un triomphe le 24 mai, à Lisbonne, lors de la finale de la Ligue des Champions. Mardi, peu après la gifle infligée au Bayern à Munich (0-4), des aficionados du Real Madrid en avaient fait tout autant, autour de la fontaine de Cibeles. Dans les deux cas, c’est le lieu rituel des célébrations des clubs madrilènes. Les deux fontaines ne sont séparées que de quelques centaines de mètres, le long de l’axe vertical qui vertèbre la capitale. Neptune, le dieu romain des sources et des eaux vives, face à Cibeles, la déesse grecque de la Terre Mère…
Sacre. Ce voisinage festif entre deux frères ennemis a toujours apporté son piquant de dramaturgie depuis un bon siècle - le Real naît en 1902, l'Atletico un an plus tard. Cette fois-ci, la confrontation est à son comble. L'Espagne a déjà connu plusieurs finales européennes entre clubs nationaux. Mais jamais, dans l'histoire de la Ligue des Champions, deux équipes d'une même ville ne s'étaient disputés le sacre. «Avec la finale à Lisbonne, ce sera 100% ibérique», exultait hier le quotidien sportif As. Quand au journal El Mundo, il bombait un torse cocardier : «Atletico grandiose face au Real impérial : l'Europe est un derby madrilène.»
Si beaucoup de choses le