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grand angle

Les opérées de la testostérone

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Interdites de compétition parce qu’elle secrètent trop d’hormone mâle, des athlètes se voient proposer notamment une ablation partielle du clitoris. De quoi émouvoir le monde de la bioéthique.
L'athlète sud-africaine Caster Semenya lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012. (Photo Dylan Martinez. Reuters)
publié le 13 mai 2014 à 18h11

Est-il normal pour une femme d’avoir à subir des opérations chirurgicales allant jusqu’à l’ablation partielle du clitoris pour pouvoir participer à des compétitions de haut niveau ? Est-il conforme à l’éthique du sport et à celle de la médecine d’inciter des athlètes à subir de telles interventions, uniquement pour leur mise en conformité avec des normes biologiques fixées par des fédérations sportives ? Ce sont les questions que posent, de façon aiguë, les cas de sportives passées sur le billard, cédant à la pression de règles imposées par les plus hautes autorités sportives. Leur «problème» ? Du fait de troubles génétiques du développement sexuel, elles sécrétaient, naturellement, des taux élevés de testostérone. Trop élevés, aux yeux du Comité international olympique (CIO) notamment, pour participer à des compétitions féminines… Ces cas agitent crescendo les coulisses du monde olympique et aussi les experts en bioéthique.

«Musclées et sans poitrine»

C'est une publication de chercheurs et de médecins français travaillant, en collaboration avec des autorités sportives, sur des moyens biologiques de dépister ces anomalies qui a incidemment dévoilé ce type de pratiques. Dans un article publié dans le Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism le 30 avril 2013 (1), les endocrinologues Patrick Fenichel, du CHU de Nice, et Charles Sultan, du CHU de Montpellier, rapportaient les cas de quatre athlètes de 18 à 21 ans qui avaient été repérées lors d'un contrôle antidopage par les fédérations de