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TRIBUNE

Sport et soft power en Amérique

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par Marie-Cécile Naves, Sociologue, Think Tank Different, vice­présidente de Sport et Citoyenneté
publié le 14 mai 2014 à 18h06

Trois événements récents, dans le sport américain, rappellent, d’une part, que les valeurs d’humanisme et de tolérance ne sont pas inhérentes au sport mais qu’elles doivent sans cesse être réaffirmées et, d’autre part, que le pouvoir économique du sport n’est pas séparable de ces valeurs. Quand le sociétal rejoint l’économique et vice versa.

Tout d'abord, l'affaire Donald Sterling, patron de l'équipe de basket-ball des Clippers, à Los Angeles. La NBA l'a suspendu à vie pour ses propos racistes et lui a infligé une amende de 2,5 millions de dollars (1,8 million d'euros), le montant maximum. Dans un enregistrement privé rendu public, il reproche à l'une de ses ex-compagnes d'avoir posé sur une photo avec des joueurs noirs, notamment Magic Johnson, et ajoute qu'il ne veut pas être associé à ces derniers. Pressé par certains de vendre son club, il refuse, mais il y a fort à parier qu'il va perdre des sponsors et des soutiens économiques. Se défendant de toute forme de racisme, il a, dans un éclair sans doute inconscient de lucidité, dit : «Comment peut-on être dans le business en étant un raciste ?» De fait… on ne peut pas. On ne peut plus en 2014.

Le deuxième événement concerne Michael Sam, en passe de devenir le premier joueur gay de la Ligue professionnelle de football américain ayant fait son coming out : il vient d’être recruté par l’équipe prestigieuse des Saint-Louis-Rams. En pleurs, il a embrassé son compagnon en direct à la télévision lorsqu’il a appris la nouvel