Ce week-end, à Lille, il n’y aura pas deux demi-finales de rugby, mais trois : après deux matchs du Top 14 (Toulon-Racing Métro ce soir et Montpellier-Castres demain), le club de Lille jouera dimanche sa demi-finale aller de Fédérale 1 (équivalent d’une troisième division) contre Montauban. Son objectif : accéder à la D2 et au statut professionnel.
Du rugby chez les Chtis, «ce serait une révolution culturelle», juge Patrice Doctrinal, vice-président de la Fédération française de rugby en charge de la stratégie territoriale. Car au nord de la Loire, à part le Racing Métro et le Stade français en région parisienne, le paysage ovale est un quasi désert. «Nous sommes le seul club de ce niveau à 250 km à la ronde», assène Jean-Claude Branquart, président du Lille Métropole Rugby (LMR). «Les demi-finales du Top 14 se jouent ici parce que nous avons fait bouger les lignes», estime celui qui affiche ses ambitions : le Top 14 d'ici à 2020.
Lille, quatrième grande ville de France, pourrait ainsi confirmer une transformation économique de la discipline. Paul Goze, le président de la Ligue nationale de rugby (qui regroupe les 30 clubs professionnels), avertissait en début de saison : «Pour se développer, le rugby a besoin de régions fortes économiquement.» On ne s'étonne donc pas de voir Lyon accéder la saison prochaine au Top 14. Mais aussi de constater que Toulon, le Racing, Bordeaux-Bègles et Grenoble, grandes villes promues ces dernières années, se