Ce week-end, Lille a hébergé les demi-finales du Top 14. Vendredi soir, dans un match ingrat, Toulon a fait parler l’expérience pour user sans émotion le Racing Métro 92, 16-6. Samedi après-midi, la rencontre des «outsiders», Montpellier-Castres, a été autrement plus haletante. Avec, cas rarissime, un verdict après prolongation 19-22, en faveur des Tarnais, qu’une vision croquignolesque du rugby persiste à dépeindre en petits Poucet alors qu’ils sont juste champions de France en titre, abonnés quasi permanents aux phases finales… et adossés économiquement au puissant groupe pharmaceutique Pierre Fabre. Retour sur cette expérience décentralisée d’une ovalie bon teint.
Une histoire belge (ou presque)
Après Marseille, Toulouse et Nantes, c'est donc la quatrième année consécutive que la Ligue organisait les demi-finales dans la même ville, sur l'air consensuellement placardé du «Vivons rugby». Le cru 2014 présentait néanmoins un caractère doublement singulier : d'abord car il bouillait à Lille où, malgré les ambitions locales (lire Libération de vendredi), la discipline demeure encore un chouïa exogène.
Ensuite, parce que les deux équipes les plus pourvoyeuses de supporteurs en liesse, Toulouse et Clermont, avaient été envoyées ad patres une semaine plus tôt. Or, le succès ne s'est pas démenti : 100 000 spectateurs sur deux matches dans un stade Pierre-Mauroy débonnaire, plus de bonnes audiences télé. Et à pe