On a filé samedi au stade du Moustoir de Lorient pour y voir l’équipe de Lille trimbaler (4-1) les locaux et ramasser la troisième place de Ligue 1, qualificative pour le tour préliminaire de la Ligue des champions, comme on cueille les fraises : on est tombé sur un son et une image.
Le son : les «On s'en fout, on s'en fout, on s'en fout» hurlés à tue-tête sur l'air des lampions par les joueurs nordistes dans leur vestiaire, vestiaire qu'ils ont dû ravager. Pourquoi «On s'en fout» ?!? Mystère.
La scène, elle, est imaginaire, même si tous les gosses jouant au foot l’ont vécue un jour. C’est celle d’un inconnu qui, voyant des gamins de son âge taper le ballon sur un terrain ou dans un parc, demande s’il y a une place pour lui. On la lui donne. Et l’inconnu survole la partie à un tel point qu’une sorte de respect distant s’installe autour de lui, rappelant au fil du match ses partenaires et adversaires à leurs devoirs d’engagement dans les duels et de modestie. Cet inconnu, samedi, c’était l’attaquant du Losc Salomon Kalou.
Champion d'Europe en 2012 avec les Blues de Chelsea ( lire Libération du 10 avril ), l'attaquant ivoirien a rejoint Lille pour se prouver qu'il pouvait tirer toute une équipe. Samedi, sur le terrain, on l'a vu sourire, se gratter, entreprendre une conversation en plein match avec son adversaire direct Lamine G