Aquoi ressemble un joueur qui ne réfléchit pas ? La question s'inspire d'une réflexion de Mats Wilander dans l'Equipe : «L'histoire de Benoît Paire, l'an dernier, c'est qu'il jouait super bien en pratiquant un tennis imprévisible. Et dès qu'il s'est mis à réfléchir, son jeu s'est délité.»
En 2013, Paire avait chuté au 3e tour, cette année un match plus tôt, défait hier par l'Espagnol Bautista-Agut (4-6, 6-7, 2-6). Gêné par un tendon rotulien récalcitrant depuis le début de l'année, le Français le plus fantasque avait dû abandonner à Madrid et Barcelone, déclarer forfait à Rome, et même songé à arrêter sa saison. «Mais on ne peut pas manquer Roland-Garros», avait décrété l'Avignonnais. Alors on s'estime heureux d'avoir grappillé quelques miettes de son formidable talent.
Capable. Paire est un joueur qu'on n'oublie pas quand on l'a vu jouer une fois. L'inverse de son adversaire, honnête artisan ibère dont le fluo de la tenue ne parvenait pas à égayer l'austérité de son tennis. Affronter un Espagnol sans fioritures est le meilleur moyen de se situer sur terre battue. Paire a donc vu, trois petits sets dans la vue, soit le nombre d'entraînements que son genou lui avait permis de mener avant le tournoi. Parce qu'il est capable de battre à peu près n'importe qui, mais de perdre de la même façon, son 61e rang mondial lui convient bien.
Benoît Paire osait pourtant asséner tranquillement après la renc