Une femme doit-elle posséder un corps de déesse, tel celui de la Russe Maria Sharapova, pour briller au tennis ? C’est cette question absurde qu’a dû affronter Taylor Townsend (1,67 m pour 80 kg), 18 ans, une des révélations majeures en cette fin de première semaine de Roland-Garros - même si elle a été éliminée vendredi.
Nous sommes en 2012. Townsend vient de se hisser au rang de numéro 1 mondiale en junior, en remportant l’Open d’Australie. Mieux, elle a gagné en pratiquant un vivifiant jeu nourri de service-volée, si rare dans ces catégories où, faute de tempérament encore affirmé, la plupart des jeunes se contentent d’un efficace et soporifique jeu de fond de court. La gamine de Chicago s’avance donc confiante, quelques mois plus tard, vers l’US Open, lorsque sa fédération décrète un stupéfiant oukase en la menaçant de la priver d’aides (financières, logistiques) si elle ne perd pas du poids.
Pression. L'argument n'est pas esthétique, en tout cas pas officiellement : il s'agit de faire pression pour de meilleures performances. C'est donc Mme Townsend mère qui paye les frais de Flushing Meadows pour sa fille, qui atteint les quarts de finale (junior). Mais l'affaire choque le tennis féminin au point que plusieurs de ses fortes personnalités, dont l'ancienne star Martina Navrátilová (l'une des idoles de Townsend, qui s'est largement inspirée de son jeu d'attaque), mettent la pression sur la fédération américaine, qui doit recu