Il paraît qu’il ne faut jamais rencontrer ses idoles, sauf à accepter le risque d’être déçu. La jeune Québécoise Eugénie Bouchard, 20 ans, l’a constaté à ses dépens, en s’inclinant jeudi en demi-finale devant Maria Sharapova (4-6, 7-5, 6-2). Ce fut un match digne d’une finale, que l’immense Russe, 27 ans, jouera samedi pour la troisième fois consécutive à Paris - avec une victoire en 2012. Celle qu’Eugénie Bouchard regardait comme un modèle s’est montrée impitoyable. Une sacrée désillusion pour l’impétrante.

Bénédiction. Petite, dans sa maison de Westmount, une coquette ville au cœur de l'agglomération de Montréal, Eugénie Bouchard regardait souvent les grands tournois de tennis à la télé, avec la bénédiction de sa mère Julie et de son père Mike, eux-mêmes passionnés. Eugénie, joueuse depuis l'âge de 5 ans, adore l'attitude et l'élégance de Sharapova. Elle s'émerveille de sa capacité à mettre autant d'agressivité dans ses balles, à croire toujours à la victoire, à attaquer sans cesse en allant vers l'avant.

Quand Eugénie assène : «C'est incroyable ce qu'elle fait. Je veux faire la même chose», ses parents la laissent dire sans relever. Mais l'idée fait son chemin. Et la jeune fille ne tarde pas à vouloir faire du tennis son métier. Ce qui, affirmé dès l'âge de 13 ans, ne manque pas de surprendre.

Début 2007, sa mère décide d'exiler une partie de sa famille : son fils et ses trois filles, dont les jumelles Eugénie et Béatrice, parte