Et après 3 h 30, sur la première balle de match concédée à son adversaire, Novak Djokovic fit une horrible double faute : il remercia aussitôt le spectateur et la spectatrice qui s’étaient bruyamment distingués entre ses deux lancers. Rafael Nadal, incrédule, pouvait tomber à genoux. Le Serbe venait de lui offrir de la plus inattendue des façons son neuvième sacre parisien.
Cette fin de partie aussi foudroyante qu'un éclair résume bien ce choc stratosphérique. De la tension, de l'orage dans l'air, un truc à se prendre une décharge en s'avançant vers le court, à tel point que les spectateurs n'ont vraiment apprécié le spectacle qu'à l'approche de la conclusion. Il y avait trop d'enjeux pour qu'il en soit autrement. Pour le Serbe, il s'agissait d'accrocher le seul tournoi du Grand Chelem manquant à sa collection. Pour l'Espagnol, il était impératif de rester le maître sur sa terre de prédilection, ces quelques mètres carrés de brique pilée. Une terre sacrée pour Nadal qui pourtant n'a jamais semblé dominateur dans cette finale. «Je me sentais très fatigué, je trouvais qu'il faisait très lourd, tout ce que je faisais, c'était de survivre…» expliquera-t-il ensuite sur France 2.
C’est même lui qui apparaissait en danger, surtout après la perte assez sèche du premier set (3-6). Souvent, sur les échanges interminables, c’est Nadal qui faisait la faute. Mais par la suite, Djokovic a semblé se faire grignoter le cerveau et le mental par l’Espagnol, ce qui n’est pas dans les ha