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Libération
Portrait

Sepp Blatter, adepte du ballon et des ronds

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Le Suisse se verrait bien rempiler à la tête de la Fifa, malgré les affaires qui entachent son bilan.
publié le 10 juin 2014 à 19h16

Juin 2002. Elu depuis quatre ans à la tête de la Fédération internationale de football (Fifa), Joseph, dit Sepp, Blatter, déboule à Séoul lesté de tant de casseroles que logiquement, les portiques de sécurité installés à l’entrée du congrès de l’organisation ne doivent pas résister. Sa victoire à la présidence en 1998, lors du congrès tenu en prélude de la Coupe du monde en France, a suscité une flopée d’interrogations, alors qu’il n’était pas favori face au Suédois Lennart Johansson. La doit-il à ses vingt-cinq ans de bons et loyaux services pour une institution qu’il a intégrée en 1976, avant d’en devenir secrétaire général en 1981, succédant à son beau-père, ou à des méthodes un peu moins avouables ?

En cet été 2002, c’est la retentissante faillite, un an plus tôt, de la société ISL, gestionnaire des contrats marketing et télévisuels de la Fifa, qui menace d’entraîner la chute du Suisse, ainsi que le rapport nitroglycériné de son successeur au secrétariat général, dénonçant l’opacité du système Blatter. Issa Hayatou, président de la Confédération africaine, qui surfe sur la vague moralisatrice, apparaît comme une relève crédible. Pourtant, au moment où les opposants arment les kalachnikovs, le bon président Blatter décrète que, comme il se fait tard, il serait judicieux d’aller se sustenter. Et ses partisans de se lever comme un seul homme. Bien que grossière, la manœuvre fonctionne, laissant observateurs et adversaires babas. Et admiratifs.

Tur