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Libération
Reportage

Seleção : le Brésil sur la défensive

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Beaucoup de Brésiliens sont sceptiques concernant leur équipe nationale, assez inexpérimentée à ce niveau.
L'équipe du Brésil lors de son match de prépartaion contre la Serbie, le 6 juin. Debout, de gauche à droite: Julio Cesar, David Luiz, Fred, Thiago Silva Luiz, Gustavo. Premier rang: Oscar, Daniel Alves, Paulinho, Neymar, Marcelo, Hulk. Scolari devrait aligner la même équipe contre la Croatie. (Photo Paulo Whitaker. Reuters)
par Chantal Rayes, Correspondante à São Paulo
publié le 11 juin 2014 à 18h46

Affalé sur sa moto, Emerson soupire. Le cœur n'y est pas vraiment, en ces temps de gronde sociale, mais cet anti-«Copa», coursier de son état, ne boudera pas la Seleção pour autant, «parce que c'est le Brésil». Timidement, l'ambiance commence à monter parmi les torcedores (supporteurs). Pour une majorité de Brésiliens, l'équipe nationale, la seule à avoir remporté cinq fois le titre mondial, est bien placée pour décrocher le sixième sous la houlette de l'entraîneur Luiz Felipe Scolari, le très populaire «Felipão» (le grand Felipe). «Mais ce ne sera pas facile, reconnaît Emerson. On n'est plus les seuls à savoir jouer au foot.» Et puis, si jouer à domicile est un atout, «ça fait monter la pression aussi».

«Novices». Pour les Brésiliens, gagner est une obligation. Ils placent tous leurs espoirs en Neymar, 22 ans, numéro 10 de la Seleção. Le jeune attaquant du FC Barcelone est la principale vedette du Brésil. «S'il se blesse, on aura un problème», craint Jaílson, marchand de journaux qui regrette «le temps où on avait quatre, cinq joueurs, qui pouvaient vous déséquilibrer un match».

Ce sont les aléas de la safra (cuvée), comme on dit ici. Il en résulte un Brésil plutôt défensif, à rebours de sa tradition, observe le journaliste Almir Leite : «Avec une défense de haut vol [dont les Parisiens Thiago Silva et David Luiz, ndlr], mais un seul attaquant de poids.»