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Libération

Mondial 1950: une catastrophe nationale au Brésil

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Le traumatisme né de la défaite face à l'Uruguay au Maracana est toujours présent dans les esprits. Pelé s'en souvient dans son autobiographie.
(DR)
publié le 12 juin 2014 à 11h45

On va être désagréable avec le Brésil, mais autant évacuer le sujet qui fâche : la défaite face à l'Uruguay (1-2) au Maracanam (à Rio) en finale (en fait un ultime match de poule) de la Coupe du monde 1950. «La plus grande tragédie de l'histoire moderne du Brésil», affirme Pelé, dans sa bio écrite avec le journaliste Brian Winter (1). Le futur roi du futebol avait 9 ans et suivait la finale collé au poste de radio, dans sa ville de Bauru. A l'époque, «un Brésilien sur deux ne mangeait pas à sa faim, un sur trois seulement savait lire» et «la moitié de la population allait pieds nus», dont lui. Le pays avait mis sa fierté dans la Coupe, histoire de montrer qu'il n'était pas «un trou perdu tropical, une république bananière» ni un pays de «sauvages».

Les politiques avaient quelque chose à prouver «et ils comptaient sur le football pour y arriver». Avant la finale, chaque joueur reçut une montre en or avec l'inscription : «Pour les champions du monde.» L'entraîneur, Flávio Costa, craignait qu'ils «entrent sur le terrain comme si le blason de la victoire était déjà cousu sur leur maillot». Ce fut le cas. Ils en sortirent pétrifiés, comme les 200 000 spectateurs. «Seules trois personnes dans l'histoire ont réussi à faire taire le Maracana : le pape, Frank Sinatra et moi», dira l'Uruguayen Ghiggia, auteur du but victorieux (voir la vidéo). Exagérément comparée à l'Hiroshima brésilien, la défaite fut mise au com