Par trois fois, l'insulte a retenti dans le stade de São Paulo où se disputait jeudi le match inaugural de la Coupe du monde : «Dilma, va te faire voir !» La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, qui avait préféré ne pas prononcer de discours, alors que la tenue du Mondial dans le pays est très contestée, n'a pas réussi à s'éviter les sifflets. Mais ses détracteurs, qui ont de quoi payer les billets salés de la Fifa, en voulaient moins à la «Copa» qu'à sa formation de gauche, le Parti des travailleurs. Les anti-Copa, eux, étaient à 11 kilomètres de là, dans le quartier de Tatuapé, théâtre de violents heurts avec la police, accusée par Amnesty International d'usage abusif de la force. Trente et une personnes ont été arrêtées et quinze autres blessées, dont cinq journalistes. A peine rassemblés, les manifestants ont été brutalement dispersés par le «Choque», le bataillonanti-émeutes, qui a tiré des balles en caoutchouc et des lacrymos sans parvenir à les intimider.
Cinq heures durant, le Choque les a traqués dans les rues, à moto et à cheval, pour les empêcher de couper la principale voie d’accès au stade. Les affrontements ont commencé avec l’entrée en scène des Black Blocs, les anarchistes masqués et vêtus de noir, qui ont jeté des pierres aux policiers, mis le feu aux ordures et détruit des véhicules.
Bien établis à São Paulo, mais peu nombreux, les Black Blocs menacent de faire régner le chaos pendant la compétition et affirment compter sur le renfort du Premier Com