São Paulo se réveille lentement vendredi. Les premiers bouchons infernaux se mettent en place. Dans le métro, les mines ressemblent à celles du monde entier sur la route du turbin : petits yeux, casques sur les oreilles et bousculades. Aucun signe de la victoire du Brésil (3-1) face à la Croatie jeudi. Ni sur les visages ni sur le bitume. La veille, la fête a été courte et sobre : quelques coups de klaxon et des pétards qui explosent, sous le regard des hélicoptères qui rôdent dans les airs et de la police militaire à tous les coins de rues. La sécurité est partout.
La suite se joue à l'écran. Le résumé de la rencontre passe en boucle, les débats se multiplient. Toujours les mêmes questions : «Fred doit-il être sur le banc pour le prochain match, face au Mexique ?» «La défense a eu un coup de moins bien passager ou c'est inquiétant pour la suite ?» Le seul qui met tout le monde d'accord : Neymar. La star du FC Barcelone a fait tourner en bourrique la défense croate et inscrit les deux premiers buts du Brésil. Normal.
Tampons. Par contre, ici, personne, ou presque, ne parle du deuxième but de la Seleção. On récapitule : 70e, l'attaquant Fred, inexistant jusque-là, est au contact avec un défenseur croate. Il s'écroule tout seul, comme un grand. L'arbitre, le Japonais Yuichi Nishimura, siffle penalty, sans hésiter. Neymar marque, et le Brésil passe devant sous le regard des Croates médusés. Le tournant de la renco