Dévolue aux échanges entre joueurs et journalistes après les matchs, la zone mixte raconte quelque chose d’une équipe à condition d’avoir une vue d’ensemble, c’est-à-dire d’oublier les contingences de la partie - un incident, une frayeur - pour mettre en rapport les uns avec les autres.
Dimanche, une bonne heure après la facile victoire (3-0) des Bleus contre un Honduras qui n'avait que la provocation à faire valoir, l'exercice s'est avéré quelque peu effrayant. Douze ou treize fois - Karim Benzema a filé direct après un contrôle antidopage - le même mec en face de soi, le même sourire, la même indignation sur l'absence de Marseillaise en préalable au coup d'envoi. Une même musique mais des variations, des couleurs distinctes : la frayeur (Antoine Griezmann) la colère (Mamadou Sakho), la responsabilité (le gardien et capitaine Hugo Lloris) et même la tristesse (Olivier Giroud). Elles se déploient en éventail, bouchant progressivement l'horizon du suiveur des Bleus : c'est la géographie d'une équipe.
Calots. Griezmann, qui ne comprend rien à ce qui lui tombe dessus : «Euh… on avait à cœur de laisser une bonne image, et de prendre les trois points, aussi.»Mamadou Sakho, embrassant la cause du défenseur des symboles nationaux comme s'il avait trouvé son chemin de Damas : «J'ai cette absence de Marseillaise en travers de la gorge. C'est un manque de respect. Il aurait fallu trouver une solution. Si ça avait été l