La voix de la Copa, c’est lui : Galvão Bueno, 64 ans, dont plus de trente comme commentateur sportif vedette de TV Globo, première chaîne du Brésil. De la radio de ses débuts, il a hérité son style théâtral, folklorique. Le timbre est tonitruant. Côté look, c’est cheveux gominés et sourire de pacotille, avec peut-être un soupçon de Botox sous le hâle.

Le jour du coup d’envoi du Mondial, Galvão est solennel. C’est
«le retour de la Copa sur la terre du
futebol
»,
mais
«après quelques problèmes»,
pudique allusion à la colère sociale et aux errements de l’organisation. Son ami Kaká n’a pas été sélectionné - et pourtant, notre homme a essayé de faire entendre raison au coach Scolari. Il montre le milieu offensif de l’AC Milan venu sans rancœur soutenir la Seleção. L’hymne national entonné en chœur par un public larmoyant, ça lui
«donne la chair de poule».
Et, à chaque but du Brésil, son débit s’accélère, il lâche des
«Gol, gol, gol»
en rafale, avant l’interminable
«Goooooool !»
qui est sa marque de fabrique. Bueno peut porter aux nues un joueur puis le condamner sans pitié au moindre faux pas, comme le fait le
torcedor
(«supporteur») occasionnel mais impulsif : la double casquette de narrateur et de supporteur ne doit rien au hasard.
Il y a vingt ans, c'est lui qui commentait en direct l'accident sur le circuit d'Imola qui a coûté la vie au champion de Formule 1 Ayrton Senna. Son récit a achevé de faire entrer l'idole brésilienne d