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Libération
Récit

L’Espagne, un taureau blessé dans son orgueil

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Coupe du Monde de football 2014 au Brésildossier
Laminée dès le premier match, la Roja doit répondre, ce mercredi face au Chili, à la question : est-ce la fin de la génération dorée ?
But du Néerlandais Robin van Persie contre l'Espagne au stade Fonte Nova de Salvador, le 13 juin. (Photo Fabrizio Bensch. Reuters)
publié le 17 juin 2014 à 18h36

«Si que se puede !» («Bien sûr que l'on peut»). Comme s'ils s'étaient passé le mot pour conjurer une fatalité béante, tous les médias audiovisuels espagnols n'évoquent désormais la sélection nationale qu'en y accolant cette formule. Depuis la débâcle face aux Pays-Bas 5 buts à 1 (un certain vendredi 13…), l'abattement collectif s'est peu à peu transmué en une sorte d'optimisme forcené.

La rencontre de ce soir contre le Chili, cruciale, est sur toutes les bouches, comme un de ces rendez-vous avec le destin : la Roja devra-t-elle faire piteusement ses valises pour Madrid ou préservera-t-elle ses chances de défendre son titre mondial ? Dès le week-end, après avoir respectivement titré, le soir fatidique, «Cauchemar» et «Humiliation», les deux étendards de la presse écrite, Marca et As, affichaient leur credo volontariste : «Creemos en vosotros» («Nous croyons en vous»). Dans As, l'habituel quotidien pro-Real Madrid, le rédacteur en chef, Alfredo Relaño, résumait ce sentiment d'orgueil blessé : «Oui, nous avons été touchés au cœur. Mais nous devons trop de bonheur à cette génération de joueurs pour les abandonner maintenant. Ils méritent qu'on les soutiennent jusqu'au bout.»

«Lynchage». Même message d'union sacrée délivré par José Ramón de la Morena, officiant sur la radio Ser, lors de Larguero, l'émission nocturne la plus écoutée : «Il y aurait une belle tentation à c