La Croatie et le Cameroun ont quelque chose d’attachant. D’abord, les deux équipes ont perdu leur premier match. Une nouvelle défaite et elles peuvent aller se dorer la pilule sur une plage.
Les Croates en veulent à tout le monde. Au Brésil et à la Fifa d'abord. Lors du match d'ouverture perdu 1-3, ils sont persuadés que l'arbitre a donné un penalty à Fred pour une faute imaginaire. Ils n'ont pas tort. Mais ils refusent d'endosser ce rôle de victimes expiatoires face à des Auriverde qui se devaient de l'emporter pour des raisons sportives, politiques et sociales. Lors de la conférence d'après-match, le sélectionneur, Niko Kovac, n'avait pas de mots assez durs : «Si quelqu'un a vu un penalty, qu'il lève la main, je n'ai pas vu de penalty. Si on continue comme ça, il y aura cent penaltys pendant cette Coupe du monde. […] Je ne suis pas du genre à me plaindre des arbitres mais si on continue comme ça, ce sera le cirque.»
Boycott. Pour le Mondial, où on demande à tout le monde de policer son discours afin de ne pas abîmer le beau jouet de la Fifa, cela détone. Il fallait voir les journalistes, ébaubis, rapportant à demi-voix ces propos à Luiz Felipe Scolari, l'entraîneur brésilien : «Si j'ai bien compris le traducteur, il aurait dit que…, mais aussi que…» Réponse sèche de Scolari : «Des millions de gens n'ont pas vu le penalty ? L'arbitre, lui, l'a vu.» Fermez le ban.
Les joueurs croates en veulent aussi à l