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Tribune

Sous le signe de la triche

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Le penalty obtenu par le Brésil contre la Croatie illustre la menace que fait peser la simulation sur le foot. Et l'impunité dont bénéficient les tricheurs.
Fred après avoir été «balancé» par le Croate Lovren lors du match d'ouverture le 12 juin. (Photo Adrian Dennis. AFP)
par Jacques Blociszewski, Auteur de «Le match de foot télévisé»
publié le 17 juin 2014 à 10h47

Au moins le match d’ouverture Brésil-Croatie n’a-t-il pas été ennuyeux et il y a eu des buts : que demande le peuple ? Au-delà de cette rencontre présentable, aussi vivante qu’irritante, nous nous sommes trouvés d’emblée plongés au cœur d’un énorme sujet, peu ou très mal traité par les «spécialistes» du foot et les médias. L’arbitrage ? Non (ou pas seulement…) : la banalisation de la triche.

Bien sûr la décision de l’arbitre japonais Nishimura accordant au Brésil un penalty cadeau fait craindre dès le premier match un arbitrage maison en faveur du pays hôte et ce jusqu’à la finale du 13 juillet (incluse).

D’abord toutefois, souvenons-nous de ce Brésil-Norvège 1998 où l’arbitre américain Baharmast, sifflant un penalty pour la Norvège, a été pendant deux jours accablé de mille maux et attaques avant que des images nouvelles ne viennent lui donner finalement raison. La décision de jeudi paraît bien être une mauvaise décision, mais laissons une chance à l’arbitre avant de le condamner au tribunal de l’histoire du foot.

La triche donc. Apparemment – et si les images, cette fois, ne nous trompent pas — Fred simule honteusement pour obtenir le penalty qui donne l'avantage à la Seleção. L'arbitre le lui accorde et le Brésil mène 2-1. Merci qui ? Pour la forme, on lit ici et là de vagues contestations du plongeon de Fred. Mais qui, à votre avis, a dit : «Je ne peux pas en vouloir à Fred, tout le monde essaie d'obtenir des penalties ; ça fait partie du jeu, qu'on le veuille ou non.»<