Décrire Andrea Pirlo n’est pas chose facile. Longtemps catalogué comme un personnage taciturne uniquement dévoué au football, le meneur de jeu de la Squadra Azzurra se révèle homme plein d’humour et d’esprit. A 35 ans, le natif de Brescia, près du lac de Garde, a illuminé le match remporté contre l’Angleterre (2-1). Ses pairs n’en reviennent toujours pas de ses statistiques : 117 touches de balle et 95% de passes réussies. Et le coup franc qui a frappé la transversale, en fin de match, a montré une trajectoire aussi travaillée que son style. Pirlo est une machine d’une efficacité troublante avec une intelligence du jeu diabolique.
Pour Cesare Prandelli, le sélectionneur, le meneur de la Juve est «le footballeur de tous», comme s'il appartenait au patrimoine du foot. Pour Massimiliano Allegri, l'ex-entraîneur du Milan AC, il est le meilleur milieu du monde. Joint mercredi au téléphone, Allegri a sans doute compris, quelques années après l'avoir laissé filer pour la Juventus, comment il fallait l'utiliser. «C'est un metteur en scène qui n'aime pas jouer en pointe, dit-il. Andrea aime se placer devant sa défense pour construire le jeu. Il exige le ballon. C'est son charisme qui fait que ses coéquipiers obéissent. Il a besoin de liberté. Il veut aller où il veut.» Une liberté que Antonio Conte, à la Juve, et Cesare Prandelli, en sélection, lui accordent sans compter. Si bien qu'on le retrouve à peu près partout sur un terrain.
Pirlo expliquait récemment