Didier Deschamps était un joueur austère, «l'un des meilleurs du monde en reculant», avait dit un jour l'entraîneur des champions du monde 1998, Aimé Jacquet. L'actuel sélectionneur des Bleus a rappelé, lundi, sur le ton de la plaisanterie - mais le message passe quand même -, à un journaliste l'ayant entrepris sur le mystérieux forfait de Franck Ribéry, quel milieu de terrain il fut du temps de sa splendeur : «Je n'étais pas un relanceur, plutôt un tacleur», en référence à ce geste plus ou moins brutal permettant d'écarter un ballon contrôlé par l'adversaire, qui en prend souvent plein les chevilles au passage.
Pourtant, l’équipe de France qu’il dirige est agréable à voir. En plus de la volonté et de l’énergie que les Bleus y mettent, force est de constater qu’ils marquent énormément : vingt et un pions lors des six derniers matchs, une mitrailleuse à l’échelle du haut niveau.
On peut toujours raconter que les Norvégiens (4-0, le 27 mai) étaient déjà en vacances, que les Honduriens (3-0, dimanche) n’ont que la brutalité pour eux, que les Néerlandais (2-0, le 5 mars) étaient des brêles - sauf qu’ils viennent de remporter leurs deux rencontres de Coupe du monde - ou que les Jamaïquains (8-0, le 8 juin à Lille) alignaient un rasta dans les buts… Arrive un moment où, au-delà de l’émergence individuelle d’un joueur, il faut y voir une démarche.
Tambouille. Des tribunes, une chose frappe : la compacité des Bleus, le fait qu'ils