Menu
Libération
Vu du Brésil

Victoire gustative des «baianas» sur la Fifa

Article réservé aux abonnés
Coupe du Monde de football 2014 au Brésildossier
publié le 19 juin 2014 à 20h16

Elles ont fait plier la Fifa. La lutte des baianas, ces femmes noires qui ont le secret de préparation de l'acarajé, a payé. Ce traditionnel beignet afro-brésilien est en vente sur le stade Fonte Nova, à Salvador de Bahia, où la France et la Suisse s'affrontent vendredi. Le shérif du foot a dû gober cette dérogation à son règlement : en principe, seuls les produits des sponsors officiels peuvent être commercialisés sur et autour des stades. Sacré et profane à la fois, l'acarajé (ou «boule de feu») est une offrande aux dieux du Candomblé, le rite des Noirs du Brésil, mais aussi le régal des supporteurs locaux. Sur l'«ancien» Fonte Nova, démoli et reconstruit pour une mise aux normes Fifa, les baianas faisaient partie du décor. Elles vendent également leurs beignets dans la rue, sur des sites fixés par la mairie.

Le bras de fer avec la Fifa commence fin 2012. Saisi par l'association des baianas de l'acarajé (Abam), le parquet donne deux semaines aux autorités locales pour intercéder en faveur du beignet. L'Abam fait également circuler une pétition sur Internet, qui recueille 17 000 signatures dans plusieurs pays. «L'essentiel, pour nous, n'était pas tant de pouvoir vendre sur le stade du Mondial que d'être là, explique Rita Santos, responsable de l'Abam. La baiana et l'acarajé sont classés patrimoine immatériel du Brésil.» Les négociations ont duré plusieurs mois. La Fifa finit par céder, mais contraint les baianas à se plier à ses normes d'h