Une pluie fine s’abat sur São Paulo. Un chemin cabossé, en contrebas d’un périphérique bruyant. Un portail défoncé, un virage, et apparaît le centre d’entraînement des Corinthians, le club de Sócrates. C’est ici que la république islamique d’Iran s’entraîne. Après son nul 0-0 contre le Nigeria lundi, la Team Melli, comme on la surnomme, s’est mise à rêver d’une possible qualification, ce qu’elle n’a jamais réussi en trois participations.
Dans cette compétition, tout le monde n’est pas égal. Quand l’Allemagne emménage dans un complexe paradisiaque ouvert presque spécialement pour elle, les Iraniens logent dans un hôtel du quartier sans charme de Guarulhos, à São Paulo, tout près de l’aéroport. Ce mercredi-là, pour la conférence de presse, ce ne sont pas l’entraîneur (portugais) Carlos Queiroz ou les joueurs qui se présentent, mais le président de la fédération iranienne de football, Ali Kafashian, et le vice-ministre des Sports, Hamid Sajjadi. Comme si arrivaient, à la place de Didier Deschamps et Hugo Lloris, Noël Le Graët et le directeur de cabinet de Najat Vallaud-Belkacem. Pas de décor, pas d’uniforme ou de sponsor officiel non plus.
Lavage. L'ambiance est détendue. Les journalistes et les deux officiels iraniens discutent à la bonne franquette, s'interrompent, regardent leur smartphone, rient. On ne comprend pas tout. La majorité de la discussion est en farsi et il n'y a pas de traduction. La Team Melli n'est pas vraiment habituée à l'