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Portrait

Thomas Müller, en avant dégingandé

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Le discret et très efficace attaquant allemand, ex aequo en tête du classement des buteurs, impose sa force tranquille.
Le défenseur portugais Pepe assène un coup de tête à l'attaquant allemand Thomas Müller, le 16 juin 2014 à Salvador (Photo Patrik Stollarz. AFP)
publié le 22 juin 2014 à 19h16

En Allemagne, Müller compte parmi les noms de famille les plus répandus. Idem pour Thomas, un des prénoms masculins les plus donnés. Pas étonnant que le réalisateur Christian Heynen l'ait choisi pour son film, sorti en 2013, Wer ist Thomas Müller ? (Qui est Thomas Müller ?), un documentaire censé dresser un tableau de l'Allemagne contemporaine à travers plusieurs portraits. On y rencontre un musicien, un détenu, un soldat, un mort. Et aussi le footballeur le plus génialement banal du monde, qui a su ériger sa discrétion au rang d'art suprême sur le pré. Avec sa gueule d'angelot et ses bonnes manières, l'attaquant blondinet de la Mannschaft a tout du gentil gars qui ne veut pas faire de vagues, qui passe partout et qu'on ne remarque nulle part.

Microtaloche. Lorsque son équipe a écrasé le Portugal de Cristiano Ronaldo (4-0, Müller en a été le principal artisan avec un triplé) en ouverture du Mondial, la seule chose qui préoccupait Thomas Müller était de savoir s'il n'avait pas «eu l'air débile», après la microtaloche théâtralement reçue - administrée par la main leste du bouillant Pepe, renvoyé au vestiaire dès la 37e.

Il est pourtant difficile à rater, ce grand échalas dégingandé (1,86 m pour 74 kilos), qui s’est installé en tête du classement des buteurs de la Copa 2014 à l’issue de la première journée de poules, stat à laquelle il faut ajouter sa passe décisive samedi contre le Ghana - qui a fait match nul (2